13e, 14e et 15e étapes : Seattle (WA) - Aberdeen (WA) - Medford (OR) - Lake Tahoe (CA)
- Pierre Nussbaumer
- 5 oct. 2022
- 5 min de lecture
Samedi 1er octobre 2022

554 km - 7h00
Nous quittons Seattle à une heure normale pour faire la découverte de l’État de Washington. Plutôt que de prendre l’Interstate 5 (qui va jusqu’à San Diego), nous décidons de passer par des routes moins directes et de faire le tour de la péninsule de l’Olympia Park. L’idée était de longer la mer le plus possible. Nos efforts ont été récompensés, nous avons vu des paysages superbes sur des routes tortueuses à souhait, comme le sont généralement les routes au bord des lacs.
Nous arrivons finalement pour déjeuner à Port Angeles, au nord de la péninsule et à dix-huit kilomètres de l’île de Vancouver, au Canada. Port Angeles contrôle la sortie du Pudget Sound, la baie sur laquelle se trouve Seattle (et Vancouver, mais les Canadiens ne l’appellent pas Pudget Sound, mais Strait of Georgia). La ville n’est pas particulièrement belle, mais il y a toujours quelques photos à faire.


Après le déjeuner, nous avons eu trois heures de route absolument splendides, je vous laisse regarder la carte, pour arriver à Aberdeen (WA). Le moment où nous avons vu le Pacifique reste gravé dans mon esprit.
Nous sommes dans l’Amérique profonde, celle qui est loin de toute grande ville, qui vit généralement d’une usine locale, grande pourvoyeuse d’emplois, pas toujours dans le plus grand respect de l’environnement…

L’usine Cosmos Speciality Fibers
Mais Aberdeen, à défaut de sa gastronomie, quoique nous mangeâmes plutôt bien dans ce qu’on appelle un « shack » qui surplombe la Chehalis River (je ne veux pas savoir ce qu’elle charrie comme pollution…) nous réserve de belles surprises…

Le deuxième amendement de la Constitution, celui qui autorise la création des milices et, par conséquent, le droit pour chacun de posséder et de porter une arme, ne semble pas être ignoré par ce citoyen. Dans l’État de Washington, il faut un permis pour porter une arme cachée (« concealed »), mais le port d’une arme visible est libre. Je dois dire que cela fait quand même un drôle d’effet.
Aberdeen a son « grand homme », dans notre cas il s’agit de Kurt Cobain, le guitariste et fondateur du groupe Nirvana. Je ne connais pas ce groupe, mais mon passager précédent le connaissait et nous en avions parlé. Le groupe Nirvana a joué de 1987 à 1994 et le groupe fut dissout lorsque Cobain se suicida en se tirant une balle dans la tête. Il a son mémorial à Aberdeen, dans un coin un peu reculé, je dois dire.

Mais Aberdeen réservait, en plus de sa gastronomie et du mémorial à son grand homme, de très bonnes surprises au photographe que je suis.







Cela étant dit, nous n’avons pas pleuré en quittant cette charmante ville !
La prochaine étape est une étape de transition :
Dimanche 2 octobre 2022

681 km – 7h20
Je n’attendais pas beaucoup de cette étape, mais aussi fus-je agréablement surpris par ce que nous avons trouvé sur la route. À 10h00, nous avions un rendez-vous Face Time avec Nicolas que, malgré le rappel programmé et pas entendu, j’avais un peu oublié. J’avais vu le long de la route quelque chose que je ne pouvais pas manquer ! Imaginez trouver « ça » sur une petite route de campagne, loin de tout, je ne pouvais pas faire autre chose que de m’arrêter. Et c’est pendant mon arrêt photographique que j’ai pu répondre à Nicolas. Avouez que vous ne saviez pas la Suisse aussi présente !

Cela se passe de commentaire !
Toujours sur cette route, nous avons découvert quelques pépites de l’Amérique profonde :



Nous sommes finalement arrivés sur l’Interstate 5 et nous avons filé vers le sud, avec un arrêt à Portland (ville de fous) pour un déjeuner au bord de la Columbia River et, quatre heures plus tard, nous arrivons enfin à Medford (OR) sans histoire.
Je sais que la rubrique « subsistance » joue un rôle que certains trouveront trop important dans ce blog. Il ne faut pas oublier que les moments passés dans les restaurants sont les seuls pendant lesquels nous pouvons échanger des propos avec la population locale. Parfois, ce ne sont que quelques mots pour passer commande, mais souvent la discussion prend d’autres voies et on apprend ainsi à découvrir des destins imprévisibles. À Medford, par exemple, nous allons dîner dans un restaurant qui s’appelle « Decant ». Il est tenu par une famille, ce qui est rare aux États-Unis, la plupart des restaurants étant des franchises, et dans ce restaurant, ce sont trois générations qui travaillent ensemble. Vous ne serez pas surpris de savoir que cette famille est d’origine italienne et n’est aux États-Unis que depuis quelques d’années. Ils ont fini à Medford parce que la vie à Nappa Valley devenait trop cher : impossible de s’acheter une maison, d’avoir les deux voitures nécessaires. Ils ont trouvé tout cela à Medford.
Mais, promis, je vais essayer de retreindre la partie « bouffe » !
Lundi 3 octobre 2022

553 km – 6h00
La route n’est pas trop longue et, après environ une heure, nous quittons l’Interstate 5 pour de plus petites routes, en direction de Reno (NV). Ce fut un vrai moment de plaisir que de conduire sur ces routes désertes ! Enfin, le plaisir ne dura qu’un certain temps. En sortant de l’Interstate, j’ai voulu faire le plein d’essence, mais il n’y avait pas de station. Qu’à cela ne tienne, je décide de poursuivre, nous passons vingt miles plus loin à la hauteur d’une station-service, elle ne me plaît pas et je continue. Ensuite, sur des miles et des miles, plus rien, plus la moindre petite station d’essence miteuse et pourrie, vendant une essence de je n’ai jamais entendu parler. Je commence à regarder ma jauge avec une inquiétude grandissante, l’aiguille de la jauge d’essence descendant de plus en plus rapidement. Je me disais dans ma tête que j’avais de l’eau en quantité, un téléphone satellitaire (si, si) pour appeler les secours, car bien sûr il n’y avait pas de réseau, et que par conséquent, si nous, pardons, si je tombais en panne d’essence, nous survivrions, mais aux dépens de ma fierté.
Nous sommes arrivés à une croisée où il y avait enfin une station d’essence : je n’ai jamais fait le plein avec autant de plaisir (et je n’ai jamais mis autant d’essence…) !

De là, la route nous mena sans encombre à Reno (NV), où nous n’étions plus allés depuis le 1er janvier 1980 : pour ceux qui ont la mémoire courte, je leur rappelle que nous nous sommes mariés ce jour-là à Reno ! Et notre déjeuner de mariage eut lieu dans un fast food sur l’Interstate 80 en direction de San Francisco.
De Reno à Tahoe, la route est courte. Nous passons deux jours à Tahoe : R&R. Cela fait du bien !
PN/04.10.2022
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