16e et 17e étapes : Lake Tahoe (CA) - Los Angeles (CA)
- Pierre Nussbaumer
- 8 oct. 2022
- 5 min de lecture

149 km - 3 heures
Mardi 4 octobre 2022
Nous sommes restés deux nuits au Ritz-Carlton à Tahoe, pensant trouver un cadre qui nous permettrait quelque détente. Il n’en fut rien : une fois encore, j’ai eu l’impression de m’être fait avoir ! La première raison, qui est un peu de ma faute je dois dire, découle de la situation de l’hôtel : il ne donne pas sur le lac, c’est manifestement un hôtel d’hiver, situé sur les pistes de ski. J'aurais pu contrôler ! Ensuite, l’altitude, deux mille deux cents mètres, ne simplifie pas les choses : chacun sait que l’altitude ne favorise pas le sommeil !
Je vais encore une fois être d’une témérité extrême et vous parler « restaurant », parce qu’il m’est arrivé une chose que je ne pensais pas imaginable : je commande des pâtes, en précisant bien sans ail. On me sert de l'ail avec des pâtes et, évidemment, je retourne le plat. Cinq minutes plus tard, on me ramène de "nouvelles" pâtes, qui sont en fait exactement les mêmes que celles que j'avais retournées. Avouez que c’est gonflé et rare !
Le lendemain, nous décidons de faire le tour du lac en bons touristes que nous sommes. Là encore, nous fûmes déçus : certes, c’est beau, mais finalement pas plus que cela. Bref, une déception à une exception près, dont j’ose à peine parler, car cela se passe, une fois encore, dans un restaurant. Nous mangions à Truckee, à quelques minutes de l’hôtel, sur une terrasse, à côté de gens exubérants, parlant haut et fort à tous les amis de passage. Finalement, ayant le sentiment de nous déranger, ils nous posent la question classique « where are you from ? ». Je dois dire que la réponse, « Switzerland » attire toujours un sentiment de sympathie marqué, le premier commentaire, pour ceux qui connaissent, « it’s such a beautiful country ». Bref, elle est infirmière dans la région, lui est ingénieur (il ne nous a pas dit dans quelle branche) et pour se faire pardonner du bruit qu’ils auraient fait, ils nous ont offert le dessert.

Nous étions sous le parasol rouge qui est à la droite de la voiture blanche.
Je n’ai malheureusement rien d’autre d’intéressant à dire sur Tahoe.

541 km. 6 heures
Mercredi 5 octobre 2022
Nous voulions partir de bonne heure, mais ce fut difficile. Finalement, nous nous retrouvons sur l’Interstate 80, celle qui va de Teanneck (NJ) à San Francisco (CA), longue de quatre mille six cent soixante-huit kilomètres, la seconde en longueur après l’Interstate 90 qui, elle, va de Boston (MA) à Seattle (WA), longue de quatre mille neuf cent quatre-vingt-quatorze kilomètres, en direction de San Francisco. En route, nous nous arrêtons à Auburn (CA), ville fondée en 1848 par des Français partis à la recherche de l’or. La vieille ville est constituée d’une centaine d’anciens bâtiments datant des années 1840 – 1850, bien restaurés, mais malheureusement, les voitures ne sont pas interdites !


Le bureau de poste et le bâtiment des pompiers datent de la ruée vers l’or (1845 – 1850)


Comme c’était l’heure du café, nous sommes entrés dans un diner dont la spécialité était l’omelette (nous n’avons pas essayé). Un vrai diner américain !


Et en quittant la ville, nous tombons sur le chercheur d’or !

Nous repartons en direction de San Francisco et je constate que la route passe par Sacramento, la capitale de la Californie, avec son Tower Bridge doré que j’ai vu tellement de fois en regardant la série « The Mentalist ». Je me devais de m’y arrêter pour enfin voir ce fameux pont. Et je dois dire que le détour en valut la peine, le pont est superbe :



Et, on fond, on a une vue du capitole de l’État de Californie.

Et, en nous promenant autour du pont, nous tombons sur le Old Sacramento et sa gare, non sans être confronté à une des plaies de la Californie, les sans-abri.

Sacramento est construite sur deux rivières : l’American River qui se jette dans la Sacramento River laquelle se jette dans la Suisun Bay, qui a son tour s’ouvre sur la baie de San Pablo, vers le Pacifique en passant par la Golden Gate, ce qui veut dire que Sacramento et San Francisco sont reliés par une voie d’eau que parcourraient des steamers à roue à aube.


Mais je parlais aussi de la gare de Old Sacramento : durant la saison, elle fonctionne encore avec des trains touristiques tirés par une locomotive à vapeur.

Nous ne pouvions quand même pas passer à côté de San Francisco, sans franchir le Golden Gate Bridge, ce qui nous amena à faire un détour par Tiburon, dans Marine County d’où nous avons eu la vue traditionnelle sur San Francisco dans le brouillard. Ai-je le droit de vous dire que nous avons mangé des huîtres chez Sam’s à Tiburon ? Je ne peux que vous recommander d’y aller.

Passer le pont est une chose, traverser San Francisco pour rejoindre la US 101 en est une autre. Et les trois heures de conduites pour arriver à Carmel furent les plus désagréables depuis mon départ : trafic, embouteillages, et, pour finir, comme il se doit, du brouillard.

495 km - 6 heures
Jeudi 6 octobre 2022
Au départ se pose la question existentielle : faut-il prendre la route la plus courte pour aller jusqu’à Los Angeles ou faut-il emprunter la fameuse Highway 1 qui longe la côte (dans le brouillard) ?
Nous prîmes la Highway 1 !
Ce sont plus de cent kilomètres de virages plus serrés les uns que les autres et je dois dire que mes nerfs et ma patience furent sauvés par la fluidité du trafic. Et, lorsque le brouillard se lève, les trois mille cinq cent vingt-sept virages (je les ai comptés) de la Highway 1 sont vite oubliés…




Nous sommes toujours sur la Highway 1, à l'endroit où nous avons pris un café et où il y avait cette exposition surprenante d'épouvantails !
Finalement, nous arrivons pour le déjeuner au Bel Air à Los Angeles, un de mes hôtels favoris. En plus, la Directrice nous a invités à déjeuner.
Après vingt jours de voyage, commencé le vendredi 16 septembre en allant rendre visite à Bernard qui participait à des courses de voitures à Summit Point en West Virginia, j’ai parcouru six mille miles, soit plus de neuf mille six cents kilomètres et, je dois dire que j’en suis très fier, sans m’être fait arrêter une seule fois pour speeding !
Un certain nombre d’endroits m’ont plus marqué que d’autres. En premier lieu, et ce fut vraiment ma grande surprise, Fargo (ND), cette ville au milieu de nulle part dans laquelle les gens sourient : quel plaisir que de les voir. J’ai aussi beaucoup aimé ma traversée du North Dakota, cette ligne droite (et je n’exagère qu’à peine) de plus de cinq cent soixante kilomètres, où les étendues sont encore plus vastes qu’en Afrique. J’ai aimé l’étape improbable d’Aberdeen (WA) après une route superbe autour du Olympic National Park, où il semblait que nous ne trouverions rien et qui nous a comblé.
En partant, je ne savais pas comment j’allais manger et je craignais les mauvais sandwichs et autres burgers que je serais contraint de manger. Il n’en fut rien et je dois dire que si ce ne fut pas toujours bon, ce fut toujours acceptable, à l’exception bien sûr de Yellowstone.
La seule chose que j’ai vraiment détestée se sont les hôtels pourris, prétentieux et hors de prix, dans lesquels je me suis fait piéger : Le Grand Hotel à Mackinac Island, le Old Faithful Inn à Yellowstone, le Ritz -Carlton à Tahoe et le Hyatt à Carmel. Cela fait bien sûr partie de l’expérience et on apprécie d’autant plus les hôtels de base tels que les Best Western (Plus, je vous prie…) : ils sont parfaits dans le sens où la prestation fournie répond exactement à l’attente qu’on en a.
Vous avez certainement compris : si je devais repartir, je le ferais immédiatement, l’expérience est simplement magique. J’aime cela.
Et maintenant, six jours de repos avec un changement d’équipage : lundi, Edmond arrive de Suisse, mardi, Michèle rentre au pays et mercredi matin à la première heure, Edmond et moi partons vers l’Est.
Encore plus de cinq mille kilomètres à parcourir !
PN/07.10.2022
Comments