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3e étape : Detroit (MI)

  • Photo du rédacteur: Pierre Nussbaumer
    Pierre Nussbaumer
  • 20 sept. 2022
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 sept. 2022



Petit résumé des étapes précédentes :


Washington DC - Gettysburg (PA) - Pittsburg (PA) 426 km

Pittsburg (PA) - Detroit (MI) 458 km





J’ai toujours voulu visiter Detroit pour une seule raison. Le reste de la ville n’a finalement que peu d’intérêts de nos jours. Son passé, surtout récent, mérite un peu plus d’attention. Comme on le sait, Detroit est le siège des trois grands constructeurs de voitures américains : GM, Ford et Stellantis (une fois, dans le temps, cela s’appelait Chrysler…).


Il est évident que depuis leur création, ces trois constructeurs ont créé une fortune considérable dont Detroit a profité. Tout cela fonctionna bien jusqu’au premier choc pétrolier de 1973 : les Américains ont alors boudé les grosses voitures américaines pour se ruer sur les petites japonaises. La ville a vu sa première vague de licenciements massifs. Il y eut ensuite, dans le début des années 2000, la deuxième vague de licenciements dans l’industrie automobile lorsque les constructeurs ont décidé de délocaliser pour réduire leurs coûts. La situation économique de la ville se détériorait de plus en plus.



Et le « Michigan Gaming Control and Revenue Act » voté par les électeurs du Michigan le 5 novembre 1996 ne va pas sauver la ville, malgré les recettes que rapporte le jeu. Ce référendum permettait d’ouvrir des casinos détenus par des non-indiens. Les premier casinos provisoires s’ouvrirent à Detroit en 1999 et les casinos « définitifs », avec leurs hôtels, en 2007 – 2008. J’ai d’ailleurs dormi au MGM Grand pour des raisons que j’expliquerai plus loin.




Mais revenons à la raison de ma présence à Detroit : il s’agit du Detroit Institute for Art. Pourquoi ce musée, dans une ville de seconde zone, dont la collection est certes intéressante, mais pas comparable à celles des musées de New York ou de Washington, a-t-il attiré mon attention ? Comme on l’a vu, la situation économique et financière de la ville n’a pas cessé de se détériorer depuis le premier choc pétrolier et ce qui devait arriver arriva le 18 juillet 2013 : la ville de Détroit fut déclarée en faillite avec un passif de dix-huit milliards et demi de dollars ! Durant les négociations, les créanciers ont réalisé que les quelque soixante mille objets d’arts détenus par le Detroit Institute of Art, celui-ci faisant partie des actifs de la ville, pouvaient être mis aux enchères et rapporter un montant conséquent. Ils ont donc demandé la vente des collections du DIA !


Detroit Institute of Art


Évidemment, cette perspective a soulevé une indignation générale et les liquidateurs ont essayé de trouver une solution. Finalement, les créanciers ont accepté de ne plus demander la vente à l’encan des collections contre un montant de sept cents millions de dollars. La ville a fini par trouver suffisamment de généreux donateurs pour réunir cette somme et les soixante mille œuvres d’art se trouvent maintenant à l’abri dans une fondation, les préservant d’une éventuelle faillite.


Avant de parler du musée, j’aimerais dire quelques mots sur mon trajet Pittsburgh – Detroit. Bien que partant un dimanche matin, j’avais encore quelques achats à faire et je n’ai rien trouvé de plus malin que d’attendre l’ouverture à 11h00 d’un shopping mall. Il m’a fallu environ quarante-cinq minutes pour faire mes achats et, juste avant de partir, je décide quand même de contrôler les heures d’ouverture du musée et, là, stupeur, je constate que d’une part il ferme à 17h00 (…), mais qu’en plus il est fermé le lundi. Comme le musée était la seule raison d’aller à Détroit, je vous laisse le soin de penser ce qu’il me restait à faire : avec de la chance, pas de trafic et pas de policier, je suis finalement arrivé devant le musée à 15h55, voiture parquée. En peu tendu, quand même.


Pour vous faire une idée du musée, je vous conseille de visiter son site :



J’ai eu l’impression d’être dans un (tout) petit New York Metropolitan Museum : il y a des collections, petites, qui couvrent presque toute l’histoire de l’art. Cependant, le musée mérite absolument la visite pour voir la « Rivera Court » : en 1932 – 1933, Diego Rivera a peint des fresques immenses sur les murs d’une cour intérieure du musée. Ces fresques retracent l’industrialisation avec, chaque fois, pour chaque industrie, les bons et les mauvais côtés, mettant en opposition capital et travailleurs (je rappelle les affinités communistes de Rivera). Pour l’aviation, on a d’un côté l’avion qui vous permet de voyager, de découvrir le monde et, de l’autre, l’avion de guerre qui lâche ses bombes sur les populations civiles. La chimie qui crée des vaccins et produit du gaz moutarde. C’est vraiment extraordinaire.





Le reste des collections ne m’a pas laissé d’émotions fortes : les objets ou les toiles sont beaux, mais pas d’un niveau exceptionnel. La visite de ce musée, pour moi, se justifiait par le mouvement citoyen qui a permis de sauver les collections et par la Rivera Court.


Tout le monde sait que je suis un infirme du jetlag, aussi, à 17h00, à la sortie du musée, je me réjouis de rejoindre mon hôtel. Lorsque j’arrive devant l’hôtel que j’ai réservé, en plein centre, je veux laisser ma voiture au voiturier qui me répond qu’il ne peut pas la parquer, elle est trop grosse. Aux États-Unis ! Je vais négocier à la réception leur disant que je ne peux pas rester, qu’il ne fallait pas me facturer, que rien ne figurait contre les grosses voitures sur leur site de réservation. J’ai obtenu sans problème gain de cause et c’est comme cela que je me suis retrouvé au MGM Grand, avec son casino. Ils ont parqué ma voiture ! Et là, je me confronte une fois de plus à la rigidité américaine : j’ai si souvent perdu les tickets de parking que maintenant je les photographie systématiquement. À ce jour, je n’ai jamais eu de problèmes pour récupérer ma voiture en montrant mon téléphone. Au MGM Grand, impossible, il fallait le ticket en papier. Et impossible de discuter.



« Ils » m’agacent !


PN/19.09.2022

 
 
 

1 Comment


phrg
Oct 02, 2022

comment tu as dû ronchonner pour le ticket de parking.

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